Le poker en ligne, grand gagnant du confinement (Le Figaro)

Jeux d’argent et de hasard

Depuis quelques semaines, l’excitation est montée d’un cran dans les «room» de poker en ligne. «Mains» fantasques, «tapis» risqués… Les habitués ont parfois du mal à s’y retrouver parmi l’avalanche de nouveaux joueurs qui n’hésitent pas à privilégier l’instinct plutôt que la stratégie. Coincés chez eux, ils ont trouvé une activité pour occuper leur temps, avec le secret espoir qu’elle les rende riche tout en restant dans leur canapé. Car c’est bien le confinement qui a poussé des milliers de Français à se lancer.

«Le poker en ligne connaît un boom sans précédent», confirme Aurélien Guiglini, responsable du poker chez Winamax. «Nos joueurs existants se sont remis à jouer et jouent davantage. Mais surtout, on enregistre aussi 5000 nouveaux comptes par jour». Un chiffre inédit pour le site de jeux d’argent en ligne dont le chiffre d’affaires, pour le poker, a presque été triplé depuis le début du confinement.

Même son de cloche du côté de l’Arjel, l’autorité de régulation des jeux en ligne. «En période normale, on dénombre 300.000 comptes de joueurs actifs par semaine. Là, il en a 500.000», confirme son président, Charles Coppolani, qui ajoute : «Alors que la dépense moyenne des joueurs en matière de poker sur 2019 était de l’ordre de 5 millions d’euros par semaine, elle est passée à plus de 15 millions».

Si le risque d’addiction est présent pour tout nouveau joueur de poker, il est d’autant plus à redouter en ce temps de confinement, alerte l’Arjel. En particulier pour les personnes sujettes à ce type d’addiction. Pour Olivier Kramarz, thérapeute spécialisé en addiction et vice-président de France patients experts addictions (Fpea), c’est surtout un «risque de rechute» qui est à craindre. Selon lui, «l’anxiété généralisée, les problèmes financiers, l’isolement ou la promiscuité sont des facteurs aggravants de consommation». D’autant que, l’oisiveté imposée par l’épidémie de coronavirus offre plus de temps pour jouer.

Comme l’Arjel, Olivier Kramarz insiste sur la nécessité de se fixer un temps de jeu à ne pas dépasser. «Il peut être bon de jouer avec un chronomètre sur son téléphone et quand ce dernier sonne pour indiquer que le temps de jeu est terminé, de s’arrêter quelle que soit la situation dans laquelle se trouve le joueur», recommande-t-il, alertant sur le risque de vouloir «se refaire à tout prix».

Voir l’article en entier sur le site du Figaro