Les addictions sont présentes chez presque la moitié des patients ayant un trouble psychiatrique sévère, et elles sont associées à un recours plus fréquent au système de soin

Si la comorbidité entre addiction et autres troubles psychiatriques n’est plus à démontrer, on sait également qu’elle est particulièrement fréquente et impacte le traitement du trouble psychiatrique en question.

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Si la comorbidité entre addiction et autres troubles psychiatriques n’est plus à démontrer, on sait également qu’elle est particulièrement fréquente et impacte le traitement du trouble psychiatrique en question. Néanmoins, nous ne savons pas encore très bien dans quelle mesure l’existence d’une addiction chez un patient souffrant de trouble psychiatrique peut être associée à une augmentation ou une diminution de la demande de soins en psychiatrie.

Cette étude, qui a inclut tous les patients nés depuis 1955, a inclut la bagatelle de plus de 180’000 patients (c’est surement plus de patients que chacun de nous ne pourra en voir en consultation pendant une carrière !), dont des patients souffrant de schizophrénie, de dépression caractérisée, de trouble bipolaire et de troubles de la personnalité.

La prévalence des troubles de l’usage de substance étaient respectivement de 48% pour les patients schizophrènes, 40% pour les patients souffrant de dépression caractérisée, 40% pour les patients souffrant de trouble bipolaire et 39% pour les patients souffrant de troubles de la personnalité.

Le résultat principal de ce travail était la démonstration que l’existence d’un trouble de l’usage de substance était associé à un nombre plus élevé d’hospitalisations, à une durée moyenne de séjour plus élevée, et à un contact plus fréquent avec les services d’urgence psychiatrique, ce lien étant démontré pour la majorité des substances.

Ce travail, qui a pour force une durée d’étude importante et un échantillon très représentatif de patients souffrant de ces troubles psychiatriques, confirme l’importance du repérage des addictions chez les patients souffrant de troubles psychiatriques, que l’on peut imaginer plus fréquente chez les patients présentant le fameux syndrome de « la porte tournante ».

Il met également en lumière la nécessité de poursuivre le travail de lien entre psychiatres et addictologues afin d’améliorer la prise en charge des patients ayant une double comorbidité addiction – autre trouble psychiatrique.

Au vu de la forte prévalence des addictions chez ces patients (quasiment un patient sur 2 !!!), on peut même se poser la question d’une évaluation addictologique systématique chez tous les patients hospitalisés pour une décompensation de leur trouble psychiatrique ou suivis en psychiatrie pour ce motif.

Par Paul Brunault

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