La quasi-totalité des praticiens déclarent procéder au repérage des consommations de tabac, d’alcool et de cannabis de leurs patients, a minima pour ceux qu’ils estiment à risque. Le repérage de conduites addictives est plus souvent mis en œuvre de manière systématique et régulière pour le tabagisme (66 %), que pour la consommation d’alcool à risque (43 %) ou celle de cannabis (24 %). La démarche de Repérage précoce et intervention brève (RPIB) sur ces trois consommations est utilisée par plus d’un praticien sur cinq, mais 67 % déclarent ne pas avoir connaissance de cette démarche.
Face à des patients pour lesquels une consommation d’alcool à risque est suspectée, le recours des praticiens aux analyses biologiques est quasi-systématique, mais l’utilisation de questionnaires ou échelles standardisés ne concerne que la moitié des médecins. Les praticiens se sont relativement bien appropriés les nouveaux repères de consommation d’alcool, puisque 61 % déclarent les connaître.
Les recours des médecins généralistes aux structures spécialisées en addictologie sont fréquents : dans l’année, 91 % ont fait appel à un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ou à un service hospitalier spécialisé, 63 % à une consultation spécialisée de tabacologie et 26 % à une consultation jeunes consommateurs (CJC).
Ces recours sont plus fréquents dans le cadre de la prise en charge de patients souffrant d’usage problématique d’alcool : face à un patient présentant des signes de dépendance et souhaitant réduire sa consommation, deux tiers des médecins envisagent une prise en charge en liaison avec des structures spécialisées (environ 30 % le prennent en charge seuls et 5 % le réorientent vers un autre professionnel). Le sevrage tabagique apparaît plus volontiers être pris en charge sans l’appui de structures ou professionnels spécialisés : face à une patiente souhaitant arrêter de fumer, 60 à 81 % des médecins (proportion variable selon le contexte clinique, l’âge et le nombre de cigarettes fumées par jour) déclarent gérer seuls cette situation (16 à 37 % le font en lien avec une structure spécialisée et 3 à 6 % réorientent la patiente).