Addictions : les Soins Orientés Rétablissement sont cruciaux pour l'efficacité des prises en charge et la prévention des rechutes

Une revue systématique publiée dans "Addiction".

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Soins orientés rétablissement cruciaux pour efficacité prise charge addictologiques

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La définition du « rétablissement » a évolué au-delà du simple contrôle de la consommation problématique de substances pour inclure également d’autres aspects de la santé et du bien-être (connus sous le nom de « capital de rétablissement ») qui sont cruciaux pour prévenir la rechute vers une consommation problématique d’alcool ou d’autres drogues. L’élaboration d’un système de soins axé sur le rétablissement nécessite la prise en compte d’interventions ou de services de soutien au rétablissement, conçus pour développer le capital de rétablissement, qui sont souvent fournis parallèlement aux structures de traitement établies. L’expérience vécue et son application au processus d’engagement des personnes, au changement de comportement et à la prévention des rechutes, sont également des éléments essentiels de ces services.

Les auteurs de cette revue systématique ont ici voulu regrouper toutes les données probantes relatives aux services de soutien au rétablissement. Ils ont ainsi mis à jour les résultats d’une revue systématique de 2017 sur le rétablissement en procédant à une nouvelle revue rapide du champ d’application, visant à cartographier l’étendue, la gamme et la nature de la recherche sous six rubriques :

(1) Services de soutien au rétablissement basés sur les pairs (P-BRSS),
(2) Approches de soutien à l’emploi,
(3) Logement pour le rétablissement,
(4) Soins continus et bilans de rétablissement,
(5) Centres communautaires de rétablissement (RCC),
(6) Services de soutien au rétablissement dans les établissements d’enseignement. Une recherche systématique a été effectuée dans les bases de données PubMed, Embase, CINAHL, CENTRAL et PsychINFO. L’examen a été limité aux adultes (plus de 18 ans), mais toutes les substances et tous les résultats disponibles ont été inclus.

Résultats : quatre des six formes d’approche de rétablissement étaient bien étayées par des données probantes. Les essais cliniques proposant des interventions visant à augmenter les niveaux d’emploi ont démontré des niveaux d’efficacité importants, et les interventions de soins continus qui prolongent l’intervention de traitement dans la phase de rétablissement précoce (type SSR par exemple) ont montré des avantages faibles mais significatifs. Les interventions menées par des pairs pour mettre les personnes en contact avec un soutien continu ont été associées à une diminution des taux de rechute et de réadmission, à une augmentation de l’engagement et du soutien social en faveur du changement. Toutefois, la variabilité de la conception de ces études signifie que des travaux supplémentaires sont nécessaires pour clarifier les composantes efficaces de l’intervention. Les études sur les logements de rétablissement ont également donné des résultats positifs, y compris des différences significatives par rapport aux soins standard. Il n’existe pas d’études contrôlées pour soutenir les approches de réhabilitation dans les milieux scolaires et éducatifs, mais la complexité de ces interventions rend de telles études difficiles à réaliser.

Conclusion : cette monographie fournit une structure pour aider les décideurs politiques, et les prestataires de services à comprendre un domaine de recherche émergent. Les services de soutien au rétablissement s’avèrent utiles sur le plan clinique, de la santé publique et des coûts. Une réponse sociale et fiscale rationnelle aux problèmes endémiques d’alcool ou d’autres drogues devrait donc inclure des services cliniques de soins aigus plus intensifs associés à des services de soutien au rétablissement plus étendus au niveau de la communauté.

Synthèse réalisée par Benjamin Rolland

En savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39873444/