Médicaments à base de cannabis : Agnès Buzyn veut relancer la recherche

Pointant du doigt un « retard »­ français sur le sujet, la ministre de la Santé a affirmé qu’elle consultait actuellement les institutions sanitaires afin de faire un état des lieux des connaissances scientifiques.

Cannabis

«Il n’y a aucune raison d’exclure une molécule qui pourrait être intéressante pour traiter des douleurs invalidantes sous prétexte qu’il s’agit du cannabis», a affirmé Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, sur les ondes de France Inter hier, alors qu’elle était interpellée par un auditeur.

Pointant du doigt un «retard»français au sujet de la recherche et du développement du cannabis thérapeutique, elle souhaite «ouvrir le débat». Sans donner de calendrier, elle a d’ailleurs précisé qu’elle était en train de consulter les institutions sanitaires sur le sujet afin de faire un état des lieux des connaissances scientifiques.

Mais il ne s’agit pas d’autoriser l’achat de feuilles de cannabis séchées chez le pharmacien comme c’est actuellement le cas chez certains de nos voisins européens ou dans plusieurs États américains. «La ministre n’évoquait pas l’usage de l’herbe et sa légalisation dont il n’est pas question pour le moment. En revanche, elle ne souhaite pas fermer la porte à l’utilisation des médicaments dérivés du cannabis», insiste son entourage.

«La ministre ne souhaite pas fermer la porte à l’utilisation des ­médicaments dérivés du cannabis»

Entourage d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé

De fait, si on s’appuie sur la littérature scientifique, la légalisation du «joint» ou de l’huile de cannabis aurait peu de sens. Bien que des patients atteints de maladies graves comme la sclérose en plaques, des cancers ou Parkinson témoignent d’une amélioration de leur qualité de vie lorsqu’ils fument ou utilisent de l’huile de cannabis, les résultats scientifiques ne sont pas solides. «Fumer du cannabis présente par ailleurs des effets secondaires pulmonaires», fait remarquer le Pr Reynaud.