« En direct de Dubaï… En un seul ticket, je prends 22 000 euros ! C’est juste un truc de malade ! » Sur les réseaux sociaux, ces influenceurs d’un nouveau genre étalent la vie de rêve qu’ils mènent grâce à des fortunes qui semblent facilement gagnées. Ce sont des pronostiqueurs, en anglais « tipsters ». Experts autoproclamés en paris sportifs, ils monnayent leurs pronostics pour plusieurs dizaines d’euros.
« Ce sont des arnaqueurs qui promettent énormément de gains, dénonce Antoine, ancien « trader » pour un opérateur de paris sportifs devenu pronostiqueur. Ils font des pubs via des influenceurs qui se prennent en photo avec des grosses voitures, plein de liasses de billets, etc., et qui disent ‘Si vous suivez mes pronostics, vous allez avoir la même vie que moi.’ Ça, c’est absolument faux, et ça ne devrait pas exister. »
Antoine, lui, ne vend pas ses conseils : c’est un délit passible de deux ans de prison. Et pourtant… certains opérateurs s’associent avec des pronostiqueurs payants. On appelle cela des « affiliations ». Sur les pages de certains pronostiqueurs, des liens renvoient vers les sites de paris sportifs, pour que le joueur puisse s’y inscrire directement. Le « tipster », lui, touche une commission fixe de la part de l’opérateur. Et parfois même… un pourcentage sur les pertes du joueur : de 10% à 50%, selon Antoine. Il expose une méthode « éthiquement parlant un peu discutable (…) qui consiste à être rémunéré sur les pertes des joueurs qui se sont inscrits via le lien en question« .