Morgane Merat, chargée de missions politiques publiques chez Addictions France et cheffe de projet PEPS, nous en dit plus sur ce projet.
Le projet PEPS en quelques mots ?
Il s’agit de favoriser une prise de conscience collective et individuelle face aux risques d’addictions et aux impacts de la valorisation des paris sportifs. PEPS s’appuie sur 3 leviers :
- Proposer une action pédagogique et préventive en direction des émetteurs de contenus, notamment les influenceurs, qui valorisent les paris sportifs sur les réseaux sociaux,
- Agir en complémentarité avec les actions portées par l’ANJ (Autorité Nationale des Jeux), et en coopération avec des acteurs comme l’association Avenir Santé qui s’engage pour la santé des jeunes,
- Sensibiliser le grand public aux croyances relayées par certains contenus digitaux, et aux risques des paris sportifs, et ce, via des alternatives et des solutions.
C’est l’Euro de Football, les JO approchent : quelles sont les stratégies marketing des opérateurs pour promouvoir les paris sportifs ?
C’est une période charnière pour les opérateurs. Ils intensifient leurs stratégies publicitaires avec un investissement à hauteur de 670 millions d’euros. Leurs objectifs : conquérir de nouveaux joueurs et capter ceux de la concurrence. 46 % de ces investissements sont déployés sur les canaux numériques, en particulier des partenariats avec des influenceurs sur les réseaux sociaux.
Quels effets sur les comportements individuels des joueurs ?
On constate une augmentation drastique des pratiques de jeux, notamment chez les plus jeunes, très sensibles à ces stratégies et 6 fois plus susceptibles de développer une addiction. 72 % des parieurs ont moins de 34 ans. Pour les adolescents, les paris sportifs ne sont pas perçus comme un jeu de hasard. Ils ont la certitude de pouvoir prédire les résultats. En 2017, selon l’enquête ESCAPAD, 40 % des jeunes garçons joueurs avaient une pratique de jeu considérée comme à risque.
Quelles actions des pouvoirs publics pour prévenir les risques associés à la pratique des paris sportifs ?
Addictions France plaide pour l’instauration d’une « Loi Evin spécifique aux jeux d’argent ». L’intention n’est pas de viser une quelconque prohibition de ces jeux, ni de juger les joueurs, mais bien d’encadrer le volume, les contenus et les lieux d’affichage des publicités.
Murielle Gutierrez (Amande épicée)