Pour un encadrement renforcé des publicités liées aux jeux d’argent

Jeux d’argent et de hasard

Contexte propre aux jeux d’argent en ligne

Depuis la libéralisation des jeux de hasard et d’argent en 2010, les publicités pour ces produits sont en forte croissance (paris sportifs et hippiques, sites de poker) : entre 2014 et 2019, les investissements publicitaires des opérateurs de jeux en ligne ont augmenté de 25%i. Lors de compétitions sportives, par exemple lors de l’Euro 2020, on peut constater une présence massive de publicités pour les paris sportifs à la télévision et à la radio, dans les transports et sur les affichages publicitaires.
Comme pour tout produit de consommation, ces publicités ont pour but de susciter le désir, d’impulser une mode et donc d’inciter au jeu. La prévention des risques addictifs liés aux jeux d’argent et de hasard est nécessaire au nom de la santé publique, notamment celle des jeunes et des plus précaires, cibles des opérateurs de jeux (Winamax, Zebet, Unibet, FDJ, etc.).

Association Addictions France plaide pour l’instauration d’une « loi Evin spécifique aux jeux d’argent » dont l’objectif n’est pas de tendre vers la prohibition de ces jeux ni d’en juger les consommateurs, mais d’encadrer le volume, les contenus et les lieux d’affichage de ces publicités.
L’efficacité de l’encadrement de la publicité

La loi Evin appliquée à l’alcool et au tabac en 1991 avait pour objectif de « dénormaliser » leur consommation afin qu’ils ne puissent plus être considérés sans risques.

Pour le tabac, dont la publicité directe et indirecte a été interdite, l’usage occasionnel et régulier est passé de 40 à 32% entre 1991 et 2018. C’est surtout la consommation quotidienne de tabac qui a été impactée.
Concernant l’alcool, la loi Evin interdit les publicités dont les messages subjectifs peuvent lier l’alcool au sport, au luxe, au glamour et tout autre thème qui ne relève pas des caractéristiques objectives du produit.

Cette restriction de la publicité fait partie des 3 axes identifiées par les autorités de santé internationales et les experts scientifiques comme efficaces pour réduire les risques liés à la consommation de ces produits, aux côtés de mesures visant à limiter leur accessibilité et à augmenter leur prix.
Preuve d’une utilité de la loi : la part des Français qui déclare boire au moins un verre tous les jours est passée d’un quart à un dixième de la population entre 1992 et 2014, selon Santé publique France. L’encadrement strict des publicités de jeux d’argent est donc d’utilité publique.

Voir la suite du Décryptage de l’Association Addictions France