ADDICTIONS COMPORTEMENTALES / Loteries et casinos font-ils leur beurre avec les accros ?

Les joueurs pathologiques contribueraient à 40% des recettes des loteries et des casinos, cet article de "24 heures" fait le point.

Jeux d’argent et de hasard

Pour celles et ceux qui, jour après jour, aident les victimes des jeux d’argent, c’est une réalité explosive. La toute petite minorité de joueurs excessifs (1% à 2% de la population adulte) générerait 40% des recettes totales des loteries, des casinos ou des jeux en ligne. C’est en tout cas ce qu’établit une étude réalisée en France, en 2014, par l’Observatoire des jeux. Ses auteurs précisent que plus le jeu est addictif, plus grande est la part qui provient de la poche des joueurs à risque: elle varie de 24% pour la loterie à numéros à 76% pour le poker, en passant par les jeux de grattage (26%) et les machines à sous (41%).

Cette enquête corrobore les résultats de travaux similaires menés au Royaume-Uni, au Canada et en Australie. «En Suisse, on ne s’est pas encore donné les moyens d’étudier cette question, regrette Olivier Simon, médecin responsable du Centre du jeu excessif au CHUV, à Lausanne. Mais il n’y a aucune raison de penser que la situation est différente chez nous.» Sachant que le chiffre d’affaires total du secteur atteint 1,6 milliard de francs dans notre pays, cette proportion moyenne de 40% laisse donc entrevoir des dépenses abyssales (600 millions de francs par an) de la part d’une population souvent plongée dans la précarité. «Notre unité est régulièrement confrontée à des personnes qui ont perdu, chacune, plusieurs centaines de milliers de francs dans les jeux d’argent», illustre le Dr Simon.

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