AIDES rend public sa contribution au "plan gouvernementale de lutte contre les addictions"

Le 13 novembre 2017, la MILDECA présentait les grands axes de son projet de plan aux acteurs et actrices de la réduction des risques et ouvrait ainsi une « phase de concertation » : nous avions jusqu’au 10 décembre pour proposer une contribution s’appuyant sur des « données probantes ».

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La concertation à l’épreuve.

Le 13 novembre 2017, la MILDECA présentait les grands axes de son projet de plan aux acteurs et actrices de la réduction des risques et ouvrait ainsi une « phase de concertation » : nous avions jusqu’au 10 décembre pour proposer une contribution s’appuyant sur des « données probantes ». Difficile de ne pas relever l’ironie de la situation quand, en juillet 2010, une expertise commandée à l’INSERM par Roselyne Bachelot, alors ministre de la santé, fut balayée par le Premier ministre François Fillon. Car on peut difficilement affirmer que la politique de la France en matière de drogues a été constamment dictée par l’évidence scientifique. Sinon comment expliquer – par exemple – pourquoi les seringues stériles ne sont toujours pas disponibles en prison ? Ou comment expliquer pourquoi la France continue à défendre un arsenal répressif ayant prouvé de longue date son inefficacité ?

Qu’à cela ne tienne. Puisque concertation il y a, AIDES a décidé de jouer le jeu et propose un ensemble de mesures pour une politique ambitieuse de santé publique, en rupture avec les hésitations du passé et la primeur accordée à la répression. Et puisque la politique de la France en matière de drogues concerne la société toute entière, nous avons décidé de rendre publique notre contribution (à télécharger ci-contre). Chacun-e pourra ainsi apprécier la portée de la concertation.

Les mots sont importants.

Dans le projet de plan tel que présenté aux acteurs de la réduction des risques le 13 novembre 2017, la consommation simple de produits psycho actifs licites ou illicites n’est plus considérée. Les termes « usages ou consommation » disparaissent du vocabulaire de la MILDECA au profit de « conduites addictives ». Ce glissement sémantique n’est pas neutre. L’ensemble des professionnels, dans le respect des recommandations internationales et des enseignements universitaires, considèrent cinq paliers pour évaluer le niveau de consommation ou d’addiction éventuelle d’un usager.