CANNABIS / Evolution des troubles psychotiques

Au moment où le gouvernement du Canada s’apprête à légaliser l’usage du cannabis à des fins récréatives, de plus en plus de psychiatres mettent le public en garde contre cette drogue responsable du déclenchement et de la persistance de plusieurs maladies mentales.

Cannabis

Au moment où le gouvernement du Canada s’apprête à légaliser l’usage du cannabis à des fins récréatives, de plus en plus de psychiatres mettent le public en garde contre cette drogue responsable du déclenchement et de la persistance de plusieurs maladies mentales. Dans deux études parues dans les revues Psychiatry Research et Psychological Medicine, des chercheurs du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) rappellent qu’il existe un lien entre une consommation soutenue de cannabis et l’évolution des troubles psychotiques.

L’ensemble des données indique que l’usage du cannabis est plus dangereux qu’on pourrait le croire, particulièrement chez les gens dont une sensibilité à cette drogue se superpose à une susceptibilité génétique à la psychose. «Il y a une sous-estimation, voire une banalisation de la dangerosité de la consommation du cannabis en matière de maladie mentale», déplore la psychiatre Amal Abdel-Baki, auteure principale de la première étude. La professeure du Département de psychiatrie de l’UdeM et chercheuse au Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) estime que la situation doit être prise au sérieux, car la consommation de cannabis est très populaire au Québec et la légalisation rendra le cannabis encore plus accessible. «Il est important que les gens soient informés des risques», affirme-t-elle.

Qu’est-ce que la psychose? Touchant environ trois pour cent de la population, les troubles psychotiques, dont la schizophrénie, se manifestent par des délires (l’individu a par exemple l’impression que les gens veulent le tuer) et des hallucinations (la personne entend des voix). Une maladie fréquente chez les consommateurs de cannabis.

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