La légalisation de la consommation de cannabis s’imposera-t-elle en France ? À la veille de l’élection présidentielle, le débat est lancé. Quelles seraient les conséquences sur les plans sanitaire, financier, sociétal ?
Le candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, s’y est engagé. Emmanuel Macron s’ est dit ouvert. Après certains États américains, l’Uruguay et cette année le Canada, la France va-t-elle prendre la voie de la légalisation du cannabis ? Si l’idée fait timidement son retour dans le débat politique, addictologues et médecins de santé publique s’accordent au moins aujourd’hui pour dire que le statu quo n’est guère tenable. Ne serait-ce que pour une raison : s’il est considéré par la loi comme un délinquant, le consommateur régulier de cannabis sera moins enclin à se tourner vers une structure de soins. En effet, la loi française est une des plus répressives au monde : le simple usage de cannabis peut faire risquer jusqu’à un an d’emprisonnement et/ou 3 750 euros d’amende.
Absence de débat public
Et pourtant, la France est le plus gros pays consommateur en Europe et le sixième au monde. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, à l’âge de 17 ans, 47,8 % des jeunes déclarent avoir déjà fumé du cannabis. Un usage qui reste, dans la plupart des cas, récréatif et cantonné aux fêtes du week-end, mais qui peut également devenir problématique. En classe de terminale, 9 % des lycéens sont des usagers réguliers de cannabis.