CANNABIS / Les jeunes sont-ils favorables à la légalisation ?

Selon une récente étude de Santé Publique France, le cannabis est la drogue illicite préférée des Français. Et la consommation dans l’année concerne surtout les plus jeunes et les hommes : 28 % des 18-25 ans, 35 % des hommes.

Cannabis

La dépénalisation du cannabis est en marche. Si le candidat Emmanuel Macron s’était montré flou sur la question de la légalisation de cette drogue dite « douce », le désormais Président s’est déjà emparé du dossier. Ou plutôt son ministre de l’Intérieur : le 25 mai, Gérard Collomb a annoncé qu’il allait instaurer « dans les 3-4 mois », des contraventions pour réprimer la consommation et la détention de cannabis. Ce qui fait sortir de la sphère pénale la consommation de cannabis. Et pourrait soulager autant les policiers que les usagers. Mais faut-il aller plus loin ? 20 Minutes a posé cette question à ses jeunes internautes. Et la réponse peut étonner…

Un jeune sur quatre pour maintenir l’interdiction

Selon notre enquête* sur la santé des jeunes, réalisée avec Opinion Way, le sujet préoccupe nos jeunes internautes : les drogues douces, dont le cannabis, sont pour 24 % un des dangers les plus importants pour les 18-30 ans. Mais seulement un interviewé sur deux souhaite la légalisation. Dans le détail, 48 % des jeunes est pour la légalisation du cannabis, 28 % pour la dépénalisation… et 23 % pour que la consommation de cette drogue reste interdite.

Comment expliquer cette attitude peu permissive ? D’abord parce que, contrairement à certains clichés, tous les jeunes ne fument pas. Selon le Baromètre santé 2016 de Santé publique France, publié ce vendredi par l’ Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), 28 % des 18-25 ans ont fumé durant l’année écoulée. D’où une méfiance de certains qui ne fument pas comme Kevin, membre de la communauté #MoiJeune : « Je proposerai la dépénalisation pour alléger les prisons mais jamais la légalisation, pour la simple raison que nous, les non-fumeurs, subissons déjà l’odeur de la cigarette aux arrêts de bus, je n’ai pas envie de subir celle des fumeurs de cannabis. »

Selon Stanislas Spilka, responsable des enquêtes à l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), un adolescent sur deux à 17 ans a déjà goûté au cannabis, un chiffre qui se stabilise depuis 2014. « Les premières consommations se déroulent généralement vers 15 ans, précise-t-il. Et s’intensifient à partir de la fin de l’adolescence. En revanche, après 25 ans, la consommation baisse nettement. »

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