CANNABIS / Une étude démontre la consommation massive en prison

Une étude inédite, effectuée à partir des eaux usées de trois prisons françaises et publiée en mars par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, montre une consommation très importante de cette substance par les détenus.

Cannabis

Du cannabis, on en fume massivement, systématiquement dans les prisons. Cela, on le savait, mais à ce point, qui pouvait l’imaginer ? La «consommation [est] endémique», souligne une étude inédite réalisée à partir de l’analyse des eaux usées de trois établissements pénitentiaires, et cela à la demande même de la Direction de l’administration pénitentiaire. Elle vient d’être publiée dans le numéro de mars de la revue de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. En même temps, contrairement à ce que l’on pouvait croire, des stupéfiants comme l’héroïne ou la cocaïne sont, eux, beaucoup moins utilisés.

Les chiffres sont impressionnants. Si l’on fait une moyenne, tous les détenus fumeraient entre un demi-joint et trois joints par jour. Evidemment, il faut prendre avec des pincettes ces chiffres, mais la tendance ne fait aucun doute. «Ces premiers résultats ne sont pas totalement en accord avec les données déclaratives disponibles jusqu’alors», notent les chercheurs. Ils pointent le fait que jusqu’à présent, il y avait peu d’enquêtes sur ce sujet. Les rares travaux existant reposent, en effet, sur des propos recueillis auprès des détenus. Là, il s’agit de toute autre chose. Et c’est, en plus, une première en France : jamais on avait travaillé à partir des eaux usées de certains lieux de détention.

Qui du consentement de la personne ?

Petit retour en arrière : s’intéresser aux eaux usées pour rechercher les traces de la consommation de certains produits par les habitants d’une commune, d’un quartier, ne date pas d’hier, mais les résultats de ces recherches ont été longtemps incertains, voire peu fiables.

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