Quand le sport devient une drogue

CHRONIQUE. La pratique intensive du sport peut s’intensifier jusqu’à devenir addictive. Cette addiction est médicalement documentée et porte un nom : la bigorexie.

Addiction au sport

Nous connaissons tous quelqu’un dans notre entourage plus ou moins proche qui enchaîne les compétitions extrêmes, trails, Ironman (triathlon long de 226 km) ou, tout simplement, la pratique excessive d’un sport. S’il est souhaitable de pratiquer une activité physique régulière, quand celle-ci échappe au plaisir et devient un besoin vital cela soulève la question de l’addiction. Car la bigorexie, l’addiction au sport, est une addiction au même titre que la drogue, la cigarette ou encore l’alcool.

Comme toutes les addictions, la bigorexie peut conduire à un isolement social, à la prise de produits dopants et au besoin compulsif de faire de l’exercice. Ce surinvestissement sportif pathologique trouve ses racines d’abord dans la promotion sociale de la performance, la culture du dépassement de soi, la culture de l’image accentuée par les réseaux sociaux. Mais lorsque la pratique sportive devient un besoin parfois quotidien plus qu’un plaisir, le risque de glissement vers la dépendance est réel. Les sportifs ne se rendent pas toujours compte de leur addiction au sport et c’est souvent l’entourage qui sonne l’alerte face à une situation de plus en plus déviante et la multiplication des blessures.

Le docteur Dan Velea, psychiatre-addictologue, dit que la bigorexie est une addiction sans drogue, une addiction comportementale qui consiste en une pratique excessive de l’exercice physique, sans limite de temps et de condition physique, avec perte d’autres centres d’intérêt. Il définit dix critères de la dépendance à l’exercice. Le premier est la réduction du répertoire des exercices conduisant à une pratique stéréotypée et quotidienne. L’activité physique est plus investie que toute autre activité, l’intensité de l’exercice augmente année après année. Des symptômes de sevrage avec tristesse existent lors de l’arrêt de l’activité physique, qu’il soit volontaire ou contraint. Ces symptômes disparaissent lors de la reprise de l’exercice.

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