Sachets de nicotine : l’offensive marketing illégale de British American Tobacco en France

Ces produits peuvent entrainer une dépendance rapide, en particulier, chez les jeunes, ciblés sur les réseaux sociaux par les stratégies marketing de fabricants comme British American Tobacco. Le Comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT) a mené une analyse de ces stratégies : un phénomène publicitaire majeur et illicite.

Tabac
Sachets nicotine offensive marketing illégale British American Tobacco France

Les sachets de nicotine orale constituent une nouvelle offre de l’industrie du tabac. Ils sont généralement disponibles dans diverses saveurs très sucrées sous la forme d’une poudre blanche imprégnée de nicotine.

Une présence répandue chez les buralistes

Malgré l’interdiction de vente en France, les sachets de nicotine sont largement disponibles chez les buralistes en France. Selon un panel de débits diversifiés mais non représentatif  suivi par le Comité national contre le tabagisme (CNCT) en 2024, sur 217 points de vente visités, 150 (soit 69,1%) vendaient illicitement ces produits, contre 40% en 2023 (94 bureaux de tabac sur 235).

Le fabricant British American Tobacco France (BAT) déploie depuis ces 2-3 dernières années, une stratégie marketing offensive pour promouvoir ces produits, notamment à travers des affiches, des écrans animés et des visites de commerciaux dans les bureaux de tabac. Ces derniers proposent parfois des essais gratuits. Les buralistes jouent ainsi un rôle central dans la diffusion de ces produits, contribuant à leur visibilité malgré l’interdiction.

Un phénomène publicitaire majeur et illicite sur les réseaux sociaux

L’analyse des stratégies marketing pour les produits du tabac et de la nicotine menée en 2024 par le CNCT dans le cadre de ses observatoires révèle une augmentation significative de la promotion des sachets de nicotine sur les réseaux sociaux.

Ces produits représentent 41% des annonces publicitaires recensées sur les canaux étudiés, contre 25% en 2023. British American Tobacco et d’autres acteurs, comme le détaillant français Nicopouches, diffusent principalement leurs publicités sur le réseau Instagram, qui concentre 62% des publicités relevées pour ces produits. Cette plateforme permet un ciblage précis des jeunes consommateurs et facilite la diffusion virale des contenus promotionnels.

Ces publicités mettent en avant la diversité des arômes (présente dans 41% des annonces), les offres promotionnelles (30% des publicités incluent des offres promotionnelles) et l’utilisation discrète de ces produits dans les lieux où fumer et vapoter sont interdits (argument mis en avant dans 19% des publicités).

En complément des réseaux sociaux, les fabricants exploitent également des canaux de communication plus directs, comme l’envoi d’offres personnalisées par courriel et SMS. Ces campagnes ciblent des consommateurs ayant déjà manifesté un intérêt pour ces produits en s’inscrivant à des newsletters ou en créant des comptes clients sur des sites de vente. Ces pratiques sont particulièrement préoccupantes en raison de l’absence de contrôle effectif de l’âge des destinataires, exposant potentiellement des mineurs à ces incitations commerciales.

1. Les produits suivis et inclus dans le cadre de cet observatoire sont le tabac chauffé, les produits du vapotage, les sachets et perles de nicotine.

2. La méthodologie adoptée repose sur une veille systématique de 20 marques opérant en France entre le 1er janvier et le 31 décembre 2024, couvrant les réseaux sociaux (Instagram, Facebook, X), les sites internet des fabricants, ainsi que les campagnes promotionnelles via emails et SMS.

En savoir plus : www.generationsanstabac.org.