Vaincre les troubles du comportement alimentaire

La revue « Pulsations » des Hôpitaux universitaires de Genève a interviewé Nadia Micali, experte reconnue au niveau international des troubles de l'alimentation et du comportement alimentaire. 

La revue « Pulsations » des Hôpitaux universitaires de Genève a interviewé Nadia Micali, experte reconnue au niveau international des troubles de
l’alimentation et du comportement alimentaire.  Elle y explique que le comportement alimentaire le plus fréquemment rencontré est l’hyperphagie boulimique (5% des jeunes) viennent ensuite la boulimie (2 à 3% des jeunes) et l’anorexie, qui touche 1 à 2% des jeunes. Elle conseille aux parents de se mettre en alerte quand leur enfant jeune – à partir de 11-12 ans voire plus tôt – s’impose un régime très dur, écarte soudain certains aliments, fait des choses en cachette ou ment et si ce comportement alimentaire a des répercussions physiques ou psychologiques.

Les troubles du comportement alimentaire débutent souvent à l’adolescence. Pourquoi?
Pre Nadia Micali C’est probablement multifactoriel. L’adolescent vit de nombreux changements dans son corps et dans sa vie sociale. Les recherches montrent le rôle des facteurs hormonaux. C’est souvent sur un terrain génétique propice et dans un contexte particulier que les troubles se déclenchent à l’adolescence.

Y a-t-il des signes avant-coureurs durant l’enfance? 
D’après les résultats d’anciennes études, que mon équipe cherche à vérifier, il semblerait que des difficultés alimentaires durant l’enfance (alimentation sélective, chipotage, manque d’appétit) soient un facteur de risque. La recherche actuelle montre que la génétique et l’environnement (traumatisme, abus sexuels et physiques, moqueries, importance que la société accorde aux apparences, etc.) en sont d’autres, mais les troubles alimentaires ont des causes multiples.

Quel est le rôle de l’éducation et des parents? 
Lorsqu’un jeune a des troubles du comportement alimentaire, les parents en souffrent beaucoup. Aujourd’hui on sait que les difficultés observées dans la famille sont plutôt la conséquence des troubles, et non l’inverse comme on l’a longtemps pensé. Il faut donc arrêter de culpabiliser les parents. Au contraire, la famille a un rôle important dans la détection des problèmes et le recours aux professionnels de la santé.

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