Cinéma / “Barry Seal – American Trafic“ un film de Doug Liman

 

Ce film, sorti sur les écrans en France le 13 septembre, confie le rôle titre à un Tom Cruise qui, loin de ressembler physiquement au vrai Barry Seal, en a au moins le panache. Barry Seal American Trafic est bel et bien inspiré d’une histoire vraie, celle d’un pilote de ligne qui par goût de l’aventure et de l’argent facilement gagné n’hésitera pas à manger à tous les râteliers, sans distinction entre les bons et les méchants (peut-on réellement faire la différence).

Tout commence à la fin de années 70 quand le jeune pilote, travaillant à l’époque pour la compagnie TWA, se fait approcher par un agent de la CIA, Domnhall Gleeson. Celui-ci propose à Barry de fermer les yeux sur la contrebande de cigares qu’il organise, mais en échange l’invite à rendre service à l’agence en prenant des vues aériennes des bases de la guérilla au Nicaragua, au Salvador et au Guatemala. Lui est confiée par la suite la mission de récupérer au Panama les informations que le Général Noriéga, responsable en chef de l’armée, vend sous le manteau aux américains. Barry commence ainsi une deuxième carrière de pilote mercenaire.

Sa tâche aurait pu s’arrêtait là s’il n’avait pas alors été approché par les Frères Ochoa et Pablo Escobar. Les hommes forts de qui constituent alors l’amorce du cartel de Medellin, cherchent des pilotes expérimentés et casse-cou pour approvisionner en cocaïne leurs bases en Floride et ainsi inonder le continent nord-américain. Tant qu’il y a de l’argent à gagner, Barry ne sait pas dire non. Commence alors une série de livraisons régulières entre la Colombie et la Floride.

Barry Seal aurait pu se contenter de cette double tâche pour le compte du Cartel de Medellin et de la CIA, si l’agence américaine ne lui avait pas proposé alors de livrer des armes aux Contras, contre-révolutionnaires nicaraguayens, soutenus par le gouvernement américain de Ronald Regan, et en lutte contre les Sandinistes au pouvoir. Barry Seal s’exécute. Une base aérienne lui est confiée pour faire décoller sa petite flotte de bimoteurs, mais aussi accueillir quelques Contras en formation militaire.

Mais Barry Seal n’est pas très difficile à convaincre, alors ça ne va pas s’arrêter là. Le Cartel de Medellin revient vers lui et lui propose de détourner les armes, qui n’intéressent finalement pas tant les Contras, vers la Colombie pour fournir les hommes du cartel, en échange de quoi Barry repart vers le Nicaragua chargé de cocaïne que les Contras acheminaient alors par bateau sur les côtes américaines. Barry Seal s’exécute. Il livrera ce qu’il y a à livrer pour le compte des uns et des autres sans rechigner. Les sous s’amoncellent à ne plus savoir où les cacher et comment les blanchir. Femme et enfants doivent suivre le mouvement.

Puis vient le jour où Barry est arrêté par la DEA. Tout aurait pu prendre fin à ce moment-là. Mais la brigade des stups américaine lui propose de poursuivre ces activités de trafic de cocaïne afin de récolter des preuves photographiques d’implication de Pablo Escobar et de Jorge Ochoa (En réalité, c’est Barry Seal qui se proposa à la DEA pour donner les membres du Cartel). Ce qu’il fit avec succès, mais qui lui coûta la vie par la suite.

Cet American Trafic est celui d’un homme qui se laissa porter par le courant sans jamais chercher à aller contre tant la pression était forte, et tant ses intérêts financier en dépendaient. Utilisé pour ces compétences de pilote, il sera abandonné à son sort quand son talent, n’étant plus exploitable par le gouvernement américain, deveint gênant… Barry Seal fut un des acteurs du trafic d’armes et de cocaïne qui restera dans les annales pour ses péripéties et sa fin tragique.

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