Série Télévisée / “Narcos“ de Chris Brancato, Carlo Bernard et Doug Miro

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En attendant que le mythe d’El Chapo, fameux narco-trafiquant mexicain, grandisse, et que la série télévisée en projet le concernant sorte, c’est Pablo Escobar qui a droit à toutes les attentions avec un nombre considérable d’ouvrages, de films ou documentaires nous racontant son parcours.

La série Narcos, crée par Chris Brancato, Carlo Bernard et Doug Miro, réalisée par le brésilien Jose Padilha, et diffusée sur la chaîne Netflix, s’engouffre dans la tendance, et nous propose une fiction qui n’est pas, comme le dit son créateur, consacrée à Escobar mais au trafic de drogues. Il se trouve que les deux premières saisons sont elles bel et bien consacrées au big boss du Cartel de Medelin.

La première saison, sur les écrans télé en 2015, et sortie en dvd en septembre 2016, nous raconte l’ascension de ce fils de fermier qui passe de la contrebande en tout genre au trafic de cocaïne dont il s’aperçoit à la fin des années 70 qu’il peut être particulièrement lucratif, surtout si l’on prend le risque de gros investissements et qu’on ne se contente pas du marché interne. Escobar a de l’ambition et, accompagné de son cousin qu’il considère comme son frère et son bras droit, vise l’Amérique, notamment la Floride qui est l’état américain semble-t-il le plus propice à une consommation de masse… L’ascension est fulgurante pour celui qui deviendra “El Patron“ pour ses sbires et “Don pablo“ pour la population déshéritée du pays qu’il soutient financièrement, pas seulement pour en obtenir les bonnes grâces et se faire aimer, voir même adulé… Mais Pablo Escobar, qui s’est forgé l’image médiatique du Robin des bois colombien, finit par orgueil par vouloir se mêler un peu trop de politique, malgré les réticences de son entourage. Il met alors tout en place pour obtenir ce qu’il veut, à savoir se faire élire député, en vue sûrement un jour de prendre les commandes du pays. Malheureusement pour lui, son ambition démesurée, sa frustration politique, doublée d’une absence totale de scrupule quand il s’agit d’éliminer physiquement ses adversaires, vont précipiter sa chute.

La série ne s’arrête pas au parcours du célèbre narcotrafiquant. Elle suit également de près deux agents de la DEA (Brigade des stups américaine) en poste en Colombie, et toutes les forces politiques, policières et militaires en place pour traquer Pablo Escobar devenu “ennemie public numéro un“. Nos deux cow-boys de la DEA, à savoir les agents Murphy (narrateur en off) et Pèna, ne sont pas lisses bien entendu, et même le président colombien Cèsar Gaviria, nouvellement élu et plein de bonne volonté doit parfois ménager la chèvre et le choux quand il s’agit de défendre les intérêt de son pays.

La deuxième saison, mise en ligne sur Netflix en septembre, est entièrement consacrée à l’ultime traque du criminel suite à son évasion d’une prison colombienne construite sur mesure et appelée “La cathédrale“. Les concurrents d’Escobar prendront plus de place dans cette deuxième saison.

Cette série n’est pas une fiction de plus sur le narcotrafic. Elle mélange habillement images d’archives et de fiction, et a le mérite, en accompagnant des faits réels et en suivant des personnages qui ont réellement existé, de prendre le temps de nous expliquer l’ensemble du processus de fabrication et de trafic de stupéfiant, les enjeux politiques et sociétaux, mais aussi les enjeux familiaux des protagonistes, quelque soit leur camp. L’impact que le parcours de cet homme, tué en décembre 1993, eu sur la montée des cartels en Amérique Latine, ainsi que les incidences sur la politique internationale des Etats-Unis dans la région ne sont pas négligeables. L’idée d’une victoire totale dans cette “guerre à la drogue“ sans fin est clairement utopique, car le trafic ne s’arrêta bien entendu pas à la mise à mort d’El Patron, mais se poursuivit avec les organisations criminelles qui, après avoir comploté contre Escobar, en prirent la relève. Affaires à suivre donc dans les prochaines saisons…

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