Cannabis en 2019 : dangereux, thérapeutique et profitable

Nous voulons rapprocher et soumettre à votre sagacité 4 actualités de la semaine concernant chacune une facette différente du cannabis. Deux d’entre-elles ont été produites par l’OFDT, les deux autres sont économiques.

Cannabis

Une information importante, issue de la dernière parution de l’OFDT : les teneurs moyennes en THC, ont, en quinze ans, presque quadruplé pour la résine, passant entre 2003 et 2017 de 6,5 % à 23 %, et plus que doublé pendant la même période pour l’herbe, de 4,7 % à 11,5 % (INPS, 2018). Faut-il rappeler que plus le cannabis est fortement dosé et plus les risques de psychoses et de dépendances sont importants. Et plus la consommation est précoce, plus le risque augmente également.

Mais, parallèlement, l’OFDT, en s’appuyant l’enquête EROPP  qui incluait une question sur l’utilisation du cannabis à des fins médicales, a montré que 91 % des répondants sont favorables à une utilisation thérapeutique du cannabis.

Cette discordance majeure dans les représentations est un appel à un débat sociétal ouvert, responsable, prenant en compte la complexité des différents aspects du cannabis. La « solution retenue de contraventionnalisation » ne répondra pas aux enjeux.

Et ce, d’autant plus que, 3e information de la semaine parue dans Le Figaro. La société canadienne Tilray, qui ambitionne de s’établir parmi les leaders mondiaux de la filière du cannabis thérapeutique, a inauguré aujourd’hui son site de production européen à Cantanhede, dans le centre du Portugal. Elle a déjà fait un investissement de 20 millions d’euros et prévoit d’exporter dans toute l’Europe.

Et, quatrième actualité, alors que les agriculteurs français de la Creuse s’interrogent sur les possibilités de développement de ce marché la Revue des Vins de France qui représente la viticulture considère que vin et cannabis ont un avenir mêlé

Cette cacophonie, incompréhensible pour qui ne suit pas de près la question, reprend clairement la nécessité d’un débat pour faire un lien cohérent entre ces positions. Et surtout la nécessité absolue d’une régulation par l’Etat.

Michel Reynaud