Economie et politique du CBD

Cannabis
Une dynamique internationale Certains pays européens ou à l’international  expérimentent la décriminalisation (Portugal) ou la légalisation du cannabis  (Canada) nous renseignent déjà sur les différents risques,  la prévention, le trafic organisé etc. L’Union européenne autorise l’utilisation de la plante de chanvre entière alors que la France jusqu’à présent n’autorise que les graines et les fibres (feuilles et fleurs sont interdites). L’Organisation Mondiale de la Santé a communiqué dans un rapport de fin 2017, que le CBD n’était pas nocif et n’avait pas un potentiel addictif, et l’agence mondiale anti-dopage a retiré, en 2018, le CBD de la liste des produits dopants. Fin 2020, la commission des stupéfiants des Nations Unies a décidé de retirer le cannabis du tableau IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. Une France qui se mobilise La mobilisation internationale sur le sujet semble avoir un impact sur la politique française qui réfléchit à de nouveaux modes de régulation moins prohibitifs et plus pragmatiques tenant compte des risques et des perspectives thérapeutiques et de bien-être. La France se mobilise autour de cette thématique comme en témoignent ces évènements :  le 16 février 2021, la cours de cassation examine l’autorisation de commercialiser le CBD,  l’appel à la légalisation citoyenne du cannabis par des députés en février 2021,  la récente consultation citoyenne sur le cannabis récréatif, dans le cadre de la mission d’information parlementaire sur la réglementation et l’impact du cannabis en France : 80 % des Français interrogés se disent favorables à une consommation et une production du cannabis dans un cadre régi par la loi,  le début d’une expérimentation du cannabis thérapeutique concernant une cohorte de 3 000 patients autorisée sur deux ans par la loi de financement de la Sécurité sociale. Pourquoi la commercialisation du CBD « bien être » crée t’elle des ambiguïtés ? Le CBD vendu dans les boutiques n’a pas de propriétés médicales. Il peut être utilisé pour se détendre, s’apaiser, être moins stressé(e). Depuis deux ans, de nombreux magasins détaillent du cannabis bien-être qui se déclinent sous toutes ses formes : huile sublinguale, tisane, sucreries, cosmétiques, compléments alimentaires, e-cigarettes, fleurs à fumer ou à infuser. Certains magasins vendeurs de CBD jouent sur une certaine ambiguïté (conditionnement, image) incitant à la consommation de cannabis et s’engouffrant ainsi dans la confusion possible entre récréatif et bien-être. Il est incité dans ce cadre à être utilisé dans une aide au sevrage en cannabis (THC). Par Corinne Dano