L’addiction numérique ou « à l’internet » est décrite depuis assez longtemps. L’addiction aux écrans recouvre les addictions dues à l’usage des outils numériques et à la télévision. Des études de plus en plus nombreuses ont pour objet d’évaluer la prévalence de l’addiction à l’internet (Tableau ci-dessous).
Le recours à des scores basés sur des questionnaires a été la méthode privilégiée pour son évaluation.
L’adoption des smartphones a changé la donne et il est dorénavant également possible de reconnaitre « l’addiction au smartphone » pour caractériser les comportements des usagers — notamment les adolescents et les jeunes — qui utilisent de préférence leur smartphone pour accéder à l’Internet (vidéo), aux jeux, mais aussi aux sites pornographiques et aux réseaux sociaux. L’usage des smartphones est beaucoup plus difficilement contrôlable que l’accès via un ordinateur. Il est par ailleurs responsable de dommages divers et est impliqué dans la sinistralité routière avec pour conséquence une adaptation rapide de l’arsenal répressif. Enfin certains auteurs soulignent que l’internet et les smartphones peuvent renforcer les comportements addictifs préexistants, ce qui d’ailleurs pose des problèmes de classification des pathologies comme nous l’avons vu ci-dessus (doit on classer l’addiction dans la catégorie « addiction à l’internet » ou faire plutôt référence à l’addiction aux produits : jeux ou sites pornographiques par exemple ?).
La question de « l’addiction au smartphone » a été rapidement posée dès le début des années 2000, une fois les comportements de certains usagers visibles aux yeux de tous, notamment dans les transports collectifs. Le smartphone peut venir impacter les conduites et les échanges dans la vie de tous les jours. Enfin l’addiction aux réseaux sociaux a été considérée comme une forme spécifique touchant particulièrement les filles.
L’addiction au smartphone possède dorénavant ses propres scores d’autoévaluation à l’instar de l’alcool, du tabac ou du cannabis. Les usages problématiques sont évalués en fonction de leur gravité grâce notamment aux questionnaires tels que le « Problematic Mobile Phone Use Questionnaire » (PMPUQ dont la version française est disponible129), le Mobile Phone Problem Usage Scale (MPPUS) ou encore le SAS (Smartphone Addiction Scale).
L’addiction à internet est essentiellement une addiction aux réseaux sociaux : la consultation des réseaux sociaux (Facebook, Snapchat, WhatsApp), prend de plus en plus de place dans la vie des sujets. Elle se caractérise par :
◗◗ Se sentir nerveux lorsque l’on ne trouve pas son smartphone immédiatement
◗◗ Regarder sans cesse ses mails et réseaux sociaux
◗◗ Passer plus de temps sur les réseaux sociaux que dans les relations en face à face
◗◗ S’informer constamment sur les dernières nouveautés technologiques ou applications
◗◗ Consulter les réseaux sociaux en conduisant
◗◗ Utiliser son smartphone partout, y compris au lit et au bain
Enfin, des offres de soins spécialisés voient le jour avec par exemple des programmes résidentiels facturés entre 3 000 et 45 000 $ afin de répondre à une forte demande de prise en charge d’addictions aux smartphones et à l’internet.
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