Le smartphone et l’internet sont des vecteurs d’exposition aux substances licites
L’internet et les smartphones sont désormais des vecteurs privilégiés pour la promotion de substances addictives : alcool, tabac et désormais nicotine.
Les jeunes utilisateurs, sont particulièrement les plus exposés en tant que cible privilégiée de messages publicitaires plus ou moins implicites.
L’association Avenir Santé conduit une action spécifique pour réduire les risques liés aux pratiques festives des jeunes de 15 à 30 ans dans plusieurs villes. Avenir Santé a identifié que de nombreux jeunes « influenceurs » font la promotion des boissons alcoolisées auprès de leurs pairs. Ils peuvent être suivis par 100 000 et 1 million de « followers ». Les partenariats rémunérés les présentent avec des bouteilles ou des verres à la main, référençant notamment des marques vendant des cocktails alcoolisés. Les influenceurs permettent aux annonceurs de contourner la loi interdisant toute publicité destinée à la jeunesse en concentrant ses efforts sur le numérique. L’association dénonce aujourd’hui la véritable « déferlante de publicités ultra ciblées » qu’elle avait anticipée dès 2012. L’utilisation des réseaux sociaux et surtout d’Instagram par les vendeurs de cigarette est également massive. Pour le tabac, une étude internationale a établi une pratique généralisée d’utilisation des influenceurs sur les réseaux sociaux afin de contourner les interdits réglementaires appliqués à la publicité dans la plupart des pays : les « posts », tweets et vidéos placés sur les réseaux sociaux et Instagram et incitant les plus jeunes à fumer ont été vus plus de 25 milliards de fois dans le monde et près de 9 milliards de fois aux États-Unis.
L’Association Avenir Santé a mis en place un observatoire des stratégies incitant les jeunes à consommer plus d’alcool. Sa lettre d’information « Alcoolator », disponible en ligne sur le site de l’association, met régulièrement en évidence l’utilisation des applications Youtube, Instgram Snapchat et Shazam pour le lancement automatique de publicités illégales « interstitielles » ou pour la présence d’influenceurs rémunérés délivrant des messages. Le lancement automatique de publicités illégales, notamment sur Youtube, est une pratique illégale quasiment impossible à faire constater par un huissier compte tenu de son caractère éphémère.
En 2017, une équipe de chercheurs associant l’EHESP, l’OFDT, l’INSERM et l’ANPAA a démontré que la Loi Evin, dans sa version affaiblie en 2015, ne protégeait pas efficacement les jeunes contre l’exposition à la publicité en faveur de l’alcool et du tabac. Le visionnage des clips vidéo musicaux sur internet expose notamment les jeunes à des publicités déguisées ou masquées ayant un fort impact potentiel.
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