La personne addicte n’existe pas à partir de rien, mais est aimantée par le rien (ou le tout) : il n’y a pas chez elle le potentiel de mobilité qui permet d’appréhender le vide en même temps que l’espace et le monde. Le toxicomane vit, dans son corps, le néant. Les questions sont : pourquoi, dans l’addiction, le contournement du vide ne se fait pas ? Comment le vide originaire devient-il force d’engloutissement ? Pour mieux comprendre notre rapport au néant, l’addiction se révèle donc précieuse, illustrant ainsi cette origine de la philosophie (pourquoi y a-t-il de l’être plutôt que rien ?).
Penser l’addiction, un essai sur la condition humaine sous les feux de l’addiction
Une approche philosophique peut donc éclairer la problématique addictive qui peut elle-même contribuer à répondre à la question : que signifie « être » ? Et c’est peut-être dans l’apparaître d’une œuvre d’art que l’on peut déceler l’efficace du vide comme origine de l’œuvre elle-même.