En Belgique aussi, les patients atteints de cette addiction arrivent plus souvent dans les cabinets des psychologues : « Clairement, c’est de plus en plus fréquent« , explique Alexandra Balikdjian, psychologue spécialisée dans les troubles de comportements : « Aujourd’hui, on n’est plus obligé d’aller dans un magasin pour consommer. Si j’ai envie d’acheter une paire de chaussures à 4 heures du matin, c’est extrêmement facile. La livraison est de plus en plus facile, c’est de plus en plus rapide, donc il n’y a pas de mise à distance. Si je n’ai pas trouvé en magasin, je peux aller sur le site. Si j’ai trouvé sur le site, je peux aller ramener en magasin. Donc la fluidité de l’expérience de consommation est très positive pour le consommateur de manière générale. C’est là qu’est le danger. »
« Je n’ai pas de limites »
Yona a 22 ans et se bat avec cette addiction depuis quelques années : « Je passe devant une vitrine colorée et je vais avoir envie de rentrer« , explique Yona, « je vais avoir envie de tout acheter, je suis comme hypnotisée. Je prends tout, j’achète tout ce qui me tente. »
Pour la jeune femme, le danger vient aussi des réseaux sociaux et d’internet : » Quand je commence, je n’arrive pas à m’arrêter. Je peux dépenser de grosses sommes, plusieurs centaines d’euros. Il m’est déjà arrivé de dépenser de grosses sommes dans un achat compulsif de voyages. J’achetais, sans regarder les dates, sans regarder où j’allais aller… Comme je l’ai fait pendant le Covid, tout a été annulé, et j’ai perdu cet argent. Quand je me promène sur Instagram à regarder les stories de mes amies, je suis envahie de publicité pour des vêtements. Donc je clique, je ne regarde même pas le prix. »
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