L'addiction aux jeux vidéo vient d'être reconnue par l'OMS, mais elle n'est pas une addiction comme les autres

Si cette pathologie rentre dans le cadre des addictions, elle ne répond donc pas à la même définition que l'addiction à l'alcool ou au tabac.

Jeux vidéo

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de créer une nouvelle catégorie d’addiction: l’addiction aux jeux vidéo (gaming disorder). Il est défini ainsi: « Le trouble du jeu est caractérisé par un comportement de jeu persistant ou récurrent (« jeu numérique » ou « jeu vidéo »), qui peut être en ligne (sur Internet) ou hors ligne, se manifestant par: 1) une altération du contrôle des jeux ( par exemple, apparition, fréquence, intensité, durée, fin, contexte); 2) accorder une priorité accrue au jeu dans la mesure où le jeu prime sur les autres intérêts de la vie et les activités quotidiennes; et 3) la poursuite ou l’escalade du jeu malgré l’occurrence de conséquences négatives. Le comportement est d’une sévérité suffisante pour entraîner une déficience significative dans les domaines de fonctionnement personnels, familiaux, sociaux, éducatifs, professionnels ou autres. Le modèle de comportement de jeu peut être continu ou épisodique et récurrent. Le comportement de jeu et d’autres caractéristiques sont normalement évidents sur une période d’au moins 12 mois pour qu’un diagnostic soit attribué, bien que la durée requise puisse être raccourcie si toutes les conditions diagnostiques sont remplies et les symptômes sont sévères. »

Si cette pathologie rentre dans le cadre des addictions, elle ne répond donc pas à la même définition que l’addiction à l’alcool ou au tabac. Il s’agit en effet de ce qu’on appelle une addiction « comportementale ». La différence principale avec les addictions liées aux substances toxiques consiste dans le fait que le buveur doit s’arrêter définitivement de boire et le fumeur de fumer au risque de rechuter, alors que la guérison de l’addiction aux jeux vidéo n’implique pas un sevrage total, mais le la capacité de renouer avec un usage modéré considéré comme normal. Il est bien évident que l’usage du même mot « addiction » pour deux pathologies aussi différentes ne va pas manquer d’entraîner beaucoup de confusions…

Mieux explorer une pathologie pour mieux la comprendre

L’ambition se veut humaniste. Grâce à cette reconnaissance officielle, les personnes qui estimeront souffrir d’une telle pathologie pourront bénéficier de psychothérapie, tout au moins dans les pays où cette offre existe, d’examens spécialisés comme l’électroencéphalogramme et l’I.R.M. cérébrale, qui permettront de faire progresser la recherche. En revanche, il est à craindre, au niveau planétaire, l’apparition de chimiothérapies aux effets discutables, notamment chez les adolescents.