Les effets néfastes du cannabis pour les yeux

Un article de Bertrand Nalpas MD, PhD, Directeur de recherches - Inserm pour le Maad-Digital.

Cannabis

Image par Pexels de Pixabay

Yeux rouges, hypersensibilité à la lumière … on pourrait penser au comte Dracula dans le film éponyme de 1992, à Bella Swann après sa transformation dans Twilight, ou encore à Barnabas Collins dans le film Dark Shadows de 2012. Mais il n’y a pas que Blade, le personnage mi-humain mi-vampire incarné par Wesley Snipes, qui porte des lunettes de soleil pour se protéger de la lumière du jour.

Les yeux rouges de lapin russe sont un signe évocateur de consommation récente de cannabis, raison pour laquelle les lunettes de soleil font souvent partie de l’attirail du fumeur. Cette conséquence si visible est due à la dilatation des vaisseaux des conjonctives, une couche transparente de cellules recouvrant l’intérieur des paupières et le globe oculaire, ainsi qu’à une irritation des yeux. En effet le Δ9-tetrahydrocannabinol, plus communément appelé THC, est un vasodilatateur.

Le THC provoque cette vasodilatation par plusieurs mécanismes. Principalement, il diminue l’activité des fonctions autonomes de l’organisme comme le rythme cardiaque ou respiratoire, ou encore la contraction des muscles lisses qui tapissent la paroi des vaisseaux sanguins. Par ailleurs, le THC agit aussi directement sur les récepteurs CB1 présents dans les muscles lisses.

Cette vasodilatation n’entraîne pas seulement des yeux rouges mais peut aussi expliquer la survenue d’hypotension orthostatique, c.a.d. la chute de la pression artérielle lors du passage de la position allongée à la position debout se traduisant par une sensation de malaise. Elle peut aussi expliquer les maux de tête, symptômes fréquents en cas de consommation de cannabis.

Mais à côté des yeux rouges, le cannabis a d’autres effets sur les yeux et le système oculaire parmi lesquels :

  • la diplopie : vision simultanée de deux images d’un objet ou personne unique,

  • les troubles de l’accommodation : adaptation permettant d’assurer la netteté des objets quelle que soit leur distance,

  • la photophobie : hypersensibilité à la lumière,

  • le nystagmus : mouvement d’oscillation involontaire et saccadé du globe oculaire,

  • le blépharospasme : fermeture des paupières de façon répétitive et incontrôlée.

Bien sûr tous ces effets ne surviennent pas systématiquement mais leur fréquence d’apparition semble fortement liée à la dose consommée.

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