Âge, durée : comment bien protéger votre enfant de la surexposition aux écrans ?

Les députés débattent ce jeudi à l'Assemblée de la proposition de loi visant à interdire l'usage des téléphones portables dans les établissements scolaires. Cela fait bien un an que les services de l'Education nationale s'arrachent les cheveux avec cette promesse de campagne d'Emmanuel Macron, et sur sa mise en oeuvre auprès des 10 millions d'élèves répartis au sein des 51.000 écoles et 7.100 collèges de l'Hexagone.

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Les députés débattent ce jeudi à l’Assemblée de la proposition de loi visant à interdire l’usage des téléphones portables dans les établissements scolaires. Cela fait bien un an que les services de l’Education nationale s’arrachent les cheveux avec cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron, et sur sa mise en oeuvre auprès des 10 millions d’élèves répartis au sein des 51.000 écoles et 7.100 collèges de l’Hexagone. En 2016, selon les chiffres de l’Arcep, 93 % des jeunes de 12 à 17 ans possédaient un téléphone portable. Et pour cause : smartphone et tablette font aujourd’hui bien souvent fonction de tétine voire de doudou, pour occuper ou calmer les enfants

Depuis quelques années déjà, certains fabricants vont même jusqu’à mettre sur le marché des modèles spécifiques pour les moins de 4 ans. Sans compter les expositions indirectes : télévision allumée en permanence dans le salon et parents moins présents pour l’enfant, car focalisés sur leur propre écran. Enfants comme ados passent aujourd’hui plus de quatre heures par jour sur des écrans interactifs de tout acabit – soit près de 1500 heures par an ! – à jouer sur des applications, surfer sur les réseaux sociaux, regarder des séries, entre autres choses, à en croire une récente étude de Santé publique France.

« De nombreux parents sont tentés de confier à leurs enfants très jeunes des smartphones ou des tablettes de manière à les occuper et à faire en sorte, il faut le dire crûment, d’assumer à leur place les responsabilités parentales, observe Serge Tisseron, psychiatre et auteur de Apprivoiser les écrans et grandir (éditions Érès). Il ajoute : « Même ceux qui ne confient pas forcément d’outils numériques sont moins disponibles pour leur enfant. On le voit régulièrement dans le métro : un enfant en poussette qui essaye d’attirer l’attention du parent, mais le parent qui lui fait face est tout occupé avec son téléphone mobile », déplore le psychiatre, qui alerte depuis de nombreuses années sur l’utilisation abusive des écrans chez les enfants, les ados et les parents lorsqu’ils sont avec leur progéniture.