On estime qu’un tiers des adolescents et deux tiers des adultes auraient recours de façon plus ou moins régulière à des régimes pour maigrir ou éviter de prendre du poids.
Or, certaines méthodes de contrôle du poids sont inadaptées et délétères pour la santé : régimes trop fréquents, restrictions alimentaires extrêmes voire arrêt total des apports alimentaires, médicaments douteux pour maigrir, ou encore conduites purgatives, telles que les vomissements provoqués, la prise de laxatifs ou de diurétiques. Ces procédés sont décrits ici en population générale et non chez des patients atteints de troubles du comportement alimentaire.
Sur la longue durée, ces types de régimes peuvent non seulement provoquer des dégâts au niveau du corps, mais également au niveau psychique. En effet, il a été montré que ces régimes inadaptés pouvaient à long terme entraîner le développement de dépression, de troubles du comportement alimentaire (tels que l’anorexie, la boulimie) ou encore l’apparition d’idées suicidaires.
Dans cette étude, des volontaires sains ont été suivis sur une période de 15 ans, et ont répondu à des questionnaires sur leurs habitudes portant sur les régimes alimentaires afin de contrôler le poids, avec présence ou non de stratégies alimentaires inadaptées. Le but de cette étude était de suivre les comportements alimentaires des participants sur plusieurs années pour en déterminer l’évolution au long cours.
Un premier résultat mis en évidence est que les jeunes adultes qui contrôlent leur poids à l’aide de régimes ont tendance à en faire plus fréquemment au cours de leur vie. De même, ceux qui à cet âge adoptent des régimes extrêmes ou inadaptés y ont recours avec les mêmes stratégies lorsqu’ils avancent en âge, avec les conséquences physiques et psychiques décrites au-dessus.
Cette étude montre qu’il serait important de mettre en place des moyens de prévention visant à diminuer le recours à des régimes inadaptés ou trop fréquents, de façon précoce au cours de la vie d’un individu. Cela permettrait de prévenir la pérennisation de ces comportements, ainsi que les risques associés de développer des troubles plus graves, tels que des symptômes dépressifs ou des troubles du comportement alimentaires.
Par Julia d’Aviau de Ternay (interne de psychiatrie à Lyon) & Benjamin Rolland (SUAL, Lyon)