"Four good days", un film de Rodrigo Garcia

Inspiré d’un article de presse publié dans le Washington Post en 2016, ce film sorti en salles américaines en 2020, mais inédit en France, fait le constat des conséquences désastreuses de prescriptions non contrôlées d’oxycodone aux Etats-Unis. On y suit le parcours d’une mère qui aide sa fille pendant 4 jours cruciaux de son sevrage à l’héroïne. Diffusion sur Netflix.

Opiacés
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Une jeune femme d’une trentaine d’années appelle au secours sa mère. Elle passera la nuit sur son perron en espérant, en vain, qu’elle la laisse entrer. Molly cherche un toit, un refuge pour une énième tentative de sevrage, la quinzième à vrai dire. Deb, sa mère, séparée du père de sa fille il y a plus de quinze ans, ne veut plus de Molly chez elle, mais la conduit en centre d’accueil pour qu’elle puisse y séjourner trois nuits.

Après ce court séjour, son médecin traitant lui explique que si elle veut bénéficier d’une injection mensuelle d’un antagoniste des opiacés, la Naltrexone, elle doit rester abstinente quatre jours de plus. Ces quatre jours semblent une éternité pour la jeune femme, mais aussi pour sa mère. Deb accepte par dépit d’accueillir sa fille chez elle avec les angoisses du passé encore très vivaces et leurs symptômes prêts à se manifester à la moindre occasion.

Molly a fait subir à sa mère, pendant plus de dix ans d’addiction à l’héroïne, ce qui est décrit comme un calvaire, alors Deb n’est pas en confiance et surveillera sa fille à tout instant pour être sûre qu’elle ne lui échappe pas à nouveau. Tenir quatre jours ! Eviter les tentations, les anciens compagnons d’usage, et gérer les déclencheurs, nombreux : ennui, anxiété, honte et solitude, nous explique Molly. Si l’obstacle des quatre jours est franchi avec succès, alors une fenêtre de rétablissement, fragile, s’offrira à la jeune femme. La Naltrexone bloque les effets psychoactifs des opiacés, mais est également prescrite dans le cadre d’un sevrage alcoolique…

Inspiré d’un article de presse publié dans le Washington Post en 2016, ce film, sorti en salles américaines en 2020, mais inédit en France jusqu’à aujourd’hui, fait le constat des conséquences désastreuses de prescriptions non contrôlées d’oxycodone aux Etats-Unis, prescriptions chroniques irresponsables, mais responsables alors de la fameuse crise des opioïdes aux Etats-Unis. A dix-sept ans, Molly s’était simplement foulé le genou en faisant du ski nautique, et le médecin n’avait rien trouvé de mieux à l’époque que de lui prescrire soixante-quinze comprimés d’Oxycontin sans possibilité de renouveler la prescription, la voie toute tracée vers un usage à suivre d’opiacés et autres stupéfiants, usage chronique que la jeune femme n’a jamais réussi jusqu’à présent à stopper malgré les tentatives de sevrages successifs et une mère aimante dépassée par les événements.

Accompagner son enfant dans cette situation, c’est souvent accepter avec lui ses tourments, avec abnégation et compassion, en espérant des lendemains meilleurs…

Thibault de Vivies,
DopamineCity.fr