Hyperconnectivité au travail : un problème?

Etre connecté en tout temps à l’information et aux autres est devenu banal. Mais cette tendance, qui envahit le monde du travail comme la sphère privée, peut se muer en addiction. Cette dernière ressemble à la dépendance aux produits, mais son traitement ne peut être l’abstinence. Une problématique qui a été au cœur du dernier congrès d’Addiction Suisse.

Autres addictions comportementales

Smart phone atached to hand

Addiction Suisse a organisé l’automne dernier à Lausanne un congrès intitulé «Hyperconnectivité et travail: quel est le problème?» Avant d’aborder plus brièvement les incidences sur les travailleurs, les intervenants se sont intéressés à l’usage excessif d’internet. Est-ce un produit addictogène au même titre que la nicotine ou l’héroïne? La psychiatre Sophia Achab, responsable du programme spécialisé dans les addictions sans drogues aux Hôpitaux universitaires de Genève, a apporté son éclairage.

Loin de vouloir condamner les nouvelles technologies, la spécialiste a d’abord tenu à en souligner les bénéfices. De nombreuses applications se sont développées, par exemple pour aider les personnes à arrêter de fumer ou à mieux gérer certaines douleurs chroniques. Internet ouvre un accès illimité à une multitude d’informations médicales; il permet de tisser des liens sociaux, de se divertir…

Mais ces nouvelles technologies peuvent aussi avoir des effets délétères sur la santé et entraîner une cyberaddiction. La psychiatre a relayé plusieurs questionnements à ce sujet. Les acteurs de la santé publique ne sont pas unanimes sur la terminologie: certains parlent d’addiction ou de dépendance à internet, d’autres d’usage excessif, ou problématique ou pathologique. La question n’est pas anodine, elle peut orienter le traitement, selon qu’il s’agit d’une véritable addiction ou d’un usage excessif lié à l’environnement.