La revue de presse des addictions comportementales #35

Autres addictions comportementales

L’addiction au sport ou bigorexie, qu’est-ce que c’est ?

16/04/2022

Marie Joëlle Lanctot, sportive, ancienne athlète amateur et psychopraticienne s’est spécialisée dans l’accompagnement des conduites sportives et alimentaires. Dans cet article très complet, elle donne des éléments permettant dans un premier temps, de reconnaître l’addiction au sport. Comment le sport peut-il devenir une addiction ? Cette activité a une connotation positive et pratiquer de l’exercice physique est valorisé. Le pratiquant ressent de l’estime de soi qui joue un grand rôle sur le bien-être psychologique et souvent il veut que cette sensation dure dans le temps. Il va continuer et augmenter ses heures de pratique. L’auteur de l’article met en garde contre ce « phénomène d’engrenage » qui peut s’avérer à terme dangereux et nocif. Pour elle, la question de la « récup » est un point très importante. Celle-ci « permet non seulement d’accéder aux phénomènes de surcompensation nécessaires à la transformation et à la performance, mais ça prévient aussi les troubles physiologiques et psychologiques graves à plus ou moins long terme… ».

Lorsque l’on se sent « envahi » ou « dépassé », et que l’on commence à souffrir, il faut chercher à se faire aider. Marie-Joëlle Lanctot parle de « désensibilisation » à l’objet de dépendance qui « peut être un très long travail ». « Il va y avoir une forme de sevrage, comme dans n’importe quelle addiction ». Elle préconise de faire changer les « représentations que la personne s’est faites vis-à-vis d’elle-même dans le sport, et qui font qu’elle a perdu le contrôle de sa pratique, qu’elle ne parvient plus à arrêter, à ralentir ou à faire du sport en fonction de ses vrais besoins… ».

Avec de la patience et du temps, il est possible pour le pratiquant de « retrouver le plaisir simple et l’intérêt de faire du sport ». Et l’auteur ajoute que l’on « peut même devenir un « meilleur » sportif que ce que l’on était ».

https://www.monstaffmedical.com/blog/6241d2466dee6077c335644d/l-addiction-au-sport-ou-bigorexie-qu-est-ce-que-c-est-marie-joelle-lanctot

 

Interview de Juan García Ruiz, étudiant en master de neuroscience stagiaire au Neurocentre Magendie

15/04/2022

L’originalité du parcours de Juan Garcia Ruiz, est qu’il a créé un site de vulgarisation sur les neurosciences à destination du grand public : https://www.neuronhub.org/ avec l’objectif premier de divertir et de faire découvrir les neurosciences de la façon la plus simple possible. Il a débuté en créant du contenu en espagnol de manière simplifiée – il existe quelques articles en Français – « proposant plusieurs perspectives sur la question » pour que le lecteur se « forge sa propre opinion ».

Actuellement, il privilégie les interviews pour médiatiser le travail des chercheurs. Son but est que la recherche sorte des laboratoires pour que le grand public soit informé et comprenne ce qui se fait dans le cadre des neurosciences.

https://www.bordeaux-neurocampus.fr/entretien-avec-juan-garcia-ruiz/

 

Jeux vidéo : à quels risques s’exposent vraiment les plus jeunes ?

12/04/2022

Bruno Vétel, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’administration des entreprises de Poitiers va, dans cet article, à l’encontre des idées reçues consistant à penser que les jeux vidéo seraient débilitants ou créeraient de l’addiction.

L’auteur aborde ici, une question toute aussi préoccupante, celle de la production de contenus de jeu par des « vidéojoueurs » et notamment des enfants qui peut parfois engendrer des risques psychosociaux ou une surexploitation économique de leur temps.

Depuis les années 2000, les modèles économiques des jeux vidéo ont souvent changé de visage. Les pourvoyeurs de jeux ont élaboré des stratégies de plus en plus subtiles pour « capter » les joueurs.

Ces modèles économiques de jeux doivent, selon l’auteur, être régulés ; et en particulier sur le plan de la rémunération des « joueurs contributifs ». Il insiste sur le fait que le législateur doit « s’assurer que le modèle créé soit suffisamment protecteur ».

https://theconversation.com/jeux-video-a-quels-risques-sexposent-vraiment-les-plus-jeunes-176063

 

Guérir de l’anorexie : mon expérience, mes conseils, ma méthode.

12/04/2022

Claire Barberis-Giletti a été anorexique pendant une partie de son adolescence. Après 5 ans de souffrance, elle a réussi à en guérir définitivement et à « reconstruire une vie pleine de sens ». Elle propose une méthode sur-mesure qu’elle a créée et qui se déroule sur 10 étapes. Cette méthode elle a voulu la mettre à la disposition des personnes malades. Ces « préceptes » doivent être complétés par un suivi médical et thérapeutique. Cette méthode lui a permis de :

  • renouer avec l’envie de vivre, une étape trop souvent oubliée dans les processus de soin, axés sur la reprise de poids ;
  • dépasser les peurs et les blocages caractéristiques de cette pathologie en s’appuyant sur ses propres ressources ;
  • réapprendre à manger de tout dans des quantités suffisantes sans culpabiliser ;
  • reprendre du poids et l’accepter.

Grâce à son témoignage, à ses nombreux exercices et conseils pratiques, aux  contributions de spécialistes (psychiatres, psychologues, nutritionnistes…), l’auteur veut aider les malades à trouver en eux la force de guérir.

https://www.santementale.fr/2022/04/guerir-de-lanorexie/

 

Paris sportifs

12/04/2022

L’émission « Les pieds sur terre » de France Culture va à la rencontre des personnes concernées par une question de société. La journaliste s’est intéressée ici, aux jeunes parieurs mineurs – entre 14 et 17 ans – de paris sportifs. Ils se laissent trompés par des publicités leur promettant une vie nouvelle grâce aux gains de paris.

Dans ce reportage, il est beaucoup question de devenir « accro », de « tomber dans le jeu », « d’être attrapés ». Ce sont les joueurs eux-mêmes qui très conscients des risques de se faire « embobiner » par le jeu qui parlent naturellement devant le micro. Ils expliquent simplement comment le fait de ne jamais avoir assez d’argent pour acheter un smartphone, ou simplement « faire plaisir » à leurs parents en leur payant ce dont ils ont besoin ou ce dont ils rêvent les incite à jouer toujours plus.
Leur parcours de jeu a souvent commencé par des petits gains les « encourageant » à continuer. Certains se « prennent encore plus au jeu » lorsqu’ils suivent de près les évolutions des équipes de football par exemple. D’autres racontent comment leur est venu ce « goût du risque », cette recherche d’adrénaline qui pimente leur quotidien.

https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/paris-sportifs