L'addiction au travail

Dès le début du 20ème siècle on peut lire des écrits mentionnant chez certaines personnes, des troubles somatiques et un « ennui chargé de tension », les dimanches et jours de congé. Plus tard, en 1971, est édité le livre « Confessions of a workaholic » dans lequel W.E. Oates, professeur de psychologie et de théologie à l’Université de Louisville (Kentucky) crée le néologisme : « workaholism » composé des mots « work » : travail et « alcoolisme », pour décrire la dépendance au travail qui lui évoque la dépendance à l’alcool.

Autres addictions comportementales

Qu’est-ce que l’addiction au travail

Même si celle-ci n’est pas classée comme addiction comportementale dans le DSM, elle correspond à un investissement excessif dans les activités professionnelles.
F. Limosin, psychiatre français a listé les principales caractéristiques de l’addiction au travail :

  • Hyperactivité
  • Esprit de compétition et de défi
  • Désir intense de satisfaction professionnelle
  • Culte de l’entreprise et du travail
  • Relation difficile avec les loisirs
  • Détente difficile pendant les vacances et les week-ends (fréquemment associée au fait d’apporter du travail sur le lieu même des vacances)
  • Négligence de la vie familiale
  • Manifestation de stress liées au travail.

 

Epidémiologie

Dans l’article « Workaholisme : état des connaissances1 », T. Burcoveannu fait état de plusieurs enquêtes. L’étude de J.T. Spence et A.S.Robbins aux Etats-Unis a porté sur 291 travailleurs (134 hommes et 157 femmes) et a révélé que 13 % des femmes et 8 % des hommes interrogés présentaient des critères de workaholiques.
Au Japon une étude3 publiée en 2011  a montré  une prévalence de 31 ,2 % chez les hommes et de 27,6 % chez les femmes.
En Norvège4 , les workaholiques de l’enquête menée chez des journalistes était de 12,3 %.

 

… Et en France

Trois études, une réalisée en 2005 chez des personnels navigants5  a montré un risque de 8 % d’addiction au travail. La deuxième étude, enquête menée auprès de salariés parisiens6  a relevé 12 % de salariés à risque. La troisième a interrogé tous les médecins du CHU de Nantes7. Sur les 444 répondants, on peut considérer que 13 % sont addicts au travail et que plus de 35 % seraient à risques.