«Dans cette étude, les auteurs utilisent les données de la Millennial Cohort Study pour analyser les liens entre le temps auto-rapporté d’utilisation des médias sociaux et toute une série d’indicateurs de bien-être psychologique et de comportement. L’étude a plusieurs forces notables, notamment l’usage de données auto-rapportées de bonne qualité, un bon contrôle des variables et un ton relativement modéré pour ce champ de recherche, souvent marqué par des manchettes fracassantes. Cependant, l’article va bien plus loin que ce que disent les données et émet des recommandations pour d’éventuelles politiques sur la seule base de corrélations.
D’abord et avant tout, ces données sont entièrement basées sur des auto-évaluations. Compte tenu de la grande taille de l’échantillon, on s’attend à ce que presque toutes les variables montrent des liens modérés entre elles (ce qu’elles font bel et bien dans ce papier). On doit féliciter les auteurs d’avoir souligner cette limitation dans leurs données, car peu le font. Cela dit, les résultats de plusieurs autres études comme celle du NHS Digital suggèrent qu’un fort usage des médias sociaux est plus une conséquence, et non une cause, d’un mal-être psychologique. C’est une explication beaucoup plus simple pour la corrélation observée : le temps passé sur les médias sociaux est un symptôme. Mais les auteurs ne la considèrent pas sérieusement.
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