Peut-on parler d'addiction au sucre ? Un article du Maad-Digital

Les sucreries, les bonbons, les gâteaux sont autant de douceurs qui font saliver nombre d’entre nous. On en veut et on en redemande, à tel point qu’aujourd’hui on s’interroge quant à l’existence d’une addiction au sucre.

Autres addictions comportementales

LES PLANTES À FLEURS, PREMIÈRES DEALEUSES DE SUCRE ET DE DROGUE

Le sucre dont il est question ici est le saccharose, le sucre de table, et aussi les deux monosaccharides qui le composent à part égale, le glucose et le fructose. Le sucre est la substance la plus utilisée dans le monde vivant terrestre pour récompenser, attirer, se faire désirer, s’attacher la fidélité d’autres organismes. Ce sont sans doute les plantes à fleurs qui ont utilisé cette récompense pour la première fois au cours de l’évolution. Tout d’abord, elles récompensent par leurs nectars sirupeux les insectes et les oiseaux pollinisateurs, attirés par la publicité irrésistible de leurs fleurs, et ceux-ci, en échange, donnent des ailes à leur sexualité. Le nectar produit par certaines fleurs contient aussi des molécules psychoactives, telles que la nicotine et la caféine, qui ont un effet stimulant sur le comportement des pollinisateurs. Ensuite, après la pollinisation, les plantes continuent  à récompenser par leurs fruits gorgés de sucres d’autres espèces animales, notamment nombre de primates frugivores, qui en retour dispersent leurs graines dans leurs excréments.

UNE PHYSIOLOGIE HUMAINE À LA TRAÎNE DANS UN MONDE DE PLUS EN PLUS SUCRÉ

Aujourd’hui, même si les plantes restent les principales productrices primaires du sucre (canne à sucre, betterave sucrière, maïs), ce sont surtout les grands industriels  de l’agroalimentaire qui l’utilisent pour récompenser notre comportement de consommation en échange… de profits substantiels. Les annonces et les spots publicitaires ont remplacé les couleurs vibrantes et les odeurs suaves des fleurs et des fruits mûrs. Une gamme toujours plus vaste et variée de produits alimentaires contenant des sucres rajoutés, souvent en très grande quantité, s’est progressivement substituée au nectar des fleurs et aux fruits. Par exemple, aux Etats-Unis d’Amérique, on estime que parmi les dizaines de milliers de produits alimentaires industriels à disposition dans les rayons des super- et hyper-marchés, 75% contiennent au moins un sucre rajouté. Contrairement aux sucres contenus dans le nectar des fleurs et dans les fruits, disponibles seulement de façon intermittente sur de courtes périodes dans l’année, ces produits et leurs signaux publicitaires sont omniprésents dans l’environnement urbain moderne.