Atlantico : Le Washington Post publiait récemment le portrait d’un jeune joueur tombé dans l’addiction aux jeux vidéo. Née d’une forte solitude et d’une certaine forme d’exclusion, cette addiction offrait un certain refuge à l’enfant mais engendrait des comportements violents. L’analyse selon laquelle les avancées en matière de jeux vidéo permettent de créer des produits toujours plus addictifs vous semble-t-elle pertinente ?
Michael Stora : Il faut, à mon sens, être précis. Cela sous-entend différencier les jeux addictifs des jeux addictogènes. L’objectif poursuivi par un bon jeu, c’est systématiquement l’immersion dans celui-ci. En soi, c’est plutôt un gage de qualité, cela donne envie d’avancer.
Il existe cependant des éléments addictogènes, qui sont souvent liés à la dimension infinie du contenu proposé au joueur. C’est particulièrement visible dans les univers persistants que l’on croise le plus souvent dans les MMORPG (Massively Multiplayer Online Role-Play Game). Dans de tels univers, il arrive que les joueurs éprouvent une réelle difficulté à se déconnecter.