Vers une reconnaissance des « troubles du jeu vidéo » par l’OMS : ce qu’il faut comprendre

Le 18 juin dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a présenté la onzième édition de sa Classification internationale des maladies (la CIM-11). L’annonce de l’ajout du « trouble du jeu vidéo » dans la section dédiée aux « troubles de l’addiction » a suscité de nombreuses réactions.

Autres addictions comportementales

Après dix ans d’étude et dans l’optique de faire évoluer une précédente version datant de 1990, l’Organisation mondiale de la Santé (l’OMS) présentait le 18 juin dernier la version finale de la onzième édition de sa Classification internationale des maladies (la CIM-11 *). Le document, destiné aux professionnels de santé à travers le monde, vise notamment à établir une référence commune et à jour des traumatismes, maladies et pathologies reconnus, et qui reflètent les progrès de la médecine, les avancées de la science ou l’émergence de nouveaux comportements.

Qu’est-ce que le trouble du jeu vidéo selon l’OMS ?

Parmi les 10 000 propositions de révisions de la CIM-11, le document intègre des  chapitres inédits et fait évoluer certaines classifications médicales. Dans le lot, l’OMS précise que le « trouble du jeu vidéo » a été ajouté à la section sur les « troubles de l’addiction ». Concrètement, si l’OMS ne met pas en cause le jeu vidéo en tant qu’objet, l’organisme indique que certaines pratiques compulsives « permanentes ou récurrentes » liées aux jeux vidéo peuvent caractériser un comportement addictif susceptible de donner lieu à un traitement médical. L’OMS retient plusieurs critères visant à définir ce qui relève de ce comportement addictif :

  1. une altération du contrôle de la pratique vidéo ludique : le joueur peine à réfréner sa pratique du jeu ;
  2. une priorité accrue accordée au jeu : le joueur sacrifie d’autres activités quotidiennes et centres d’intérêt au profit du jeu ;
  3. une poursuite de la pratique du jeu malgré des conséquences négatives.

 

Selon Laurent Karila, Psychiatre addictologue dans l’émission « Le Téléphone Sonne » sur France Inter du 21 juin 2018, il faut bien distinguer perte de contrôle et temps de jeu. Un joueur passionné pourra ainsi consacrer de nombreuses heures à jouer sans pour autant perdre le contrôle.