« Contrairement aux idées reçues, tout le monde est touché, et pas seulement les ouvriers dans l’industrie, pour le dire de manière un peu triviale », expose Guillaume Airagnes, psychiatre addictologue à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris et doctorant à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Employés de bureaux, cadres, ouvriers, artisans… Toutes ces catégories présentent des taux élevés de consommation à risque d’alcool, c’est-à-dire risquée pour la santé physique ou psychique de la personne, et ayant un impact sur sa vie personnelle. Près de 23% des hommes travaillant dans des professions intermédiaires (enseignants, infirmiers, techniciens…), et 8,6% des femmes, sont par exemple concernés – la différence restant toujours marquée en fonction des sexes.
Ces résultats sont tirés de la « cohorte Constances », vaste enquête de santé publique française lancée en 2013 et qui suit 200.000 volontaires. L’exploitation des données sur ce sujet a été financée par la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).