Autres addictions comportementales – Sortir des troubles alimentaires

Faire le bilan d’un trouble du comportement alimentaire

C’est la perte de poids qui va inquiéter l’entourage et motiver la première consultation auprès d’un pédiatre ou d’un généraliste. Le médecin va devoir apprendre à reconnaître la maladie qui se résume à quelques signes essentiels :

  • la restriction alimentaire. Les repas familiaux deviennent l’occasion de conflits et de tensions
  • l’amaigrissement. Il va en général, se révéler brutalement quand l’anorexie mentale proprement dite s’installe
  • l’arrêt des règles
  • une hyperactivité physique et même intellectuelle.

D’autres signes peuvent être présents comme le déni, la peur intense de grossir. L’affectivité se modifie, le comportement change avec plus d’exigences, de la susceptibilité, de l’irritabilité. Les vêtements amples et longs peuvent masquer l’amaigrissement.

Prise en charge de l’anorexie

La première consultation qui se fera en général chez le médecin de premier recours (généraliste ou pédiatre plutôt spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire) va permettre une première évaluation en recherchant s’il ne faut proposer une hospitalisation en urgence.

Il pourra demander des examens cliniques complémentaires et poser un premier cadre de soins avec des consultations régulières avec parfois, en parallèle, une prise en charge psychothérapeutique. Le médecin coordonnateur pourrait être le psychiatre.

L’hospitalisation

Elle sera multidisciplinaire avec :

  • une prise en charge diététique avec des professionnels de cette spécialité qui interviendront dans un programme d’éducation thérapeutique
  • une prise en charge par une infirmière : soins techniques, relationnels, accompagnement thérapeutique, accompagnement de la famille
  • une prise en charge psychologique : thérapie individuelle, programme de psychoéducation, entretien motivationnel…
  • des soins médicamenteux…

L’hôpital de jour

Cette prise en charge est différente de l’hospitalisation. Elle permet d’enrichir les modalités d’intervention car elle vient en complément de la prise en charge en ambulatoire. Elle répondrait à des catégories de patientes spécifiques. L’hospitalisation de jour peut être proposée dans le cas où la patiente a atteint un IMC (Indice de masse corporelle) stable.

La prise en charge en ambulatoire

Les recommandations pour la prise en charge en ambulatoire est une équipe soignante composée d’au moins : un psychiatre, un médecin somaticien, un nutritionniste, un diététicien, voire un endocrinologue. On peut y ajouter un psychologue, un infirmier référent, une assistante sociale voire un chirurgien-dentiste. D’autres spécialistes peuvent intervenir sur plan corporel.

 Les différentes psychothérapies

Il existe des pratiques d’inspirations différentes :

  • psychothérapies de soutien
  • psychothérapies comportementales
  • psychothérapies psychocorporelles
  • psychothérapies d’inspiration analytique

 La prise en charge familiale

La famille est considérée comme faisant partie prenante du processus de soin. Grâce à de nombreuses équipes hospitalières qui ont proposé des prises en charge des familles, il existe des recommandations. Le travail du thérapeute va être de faciliter la restructuration de la famille autour de la réalimentation. Il va se reposer sur la capacité de la famille (y compris la fratrie) à mobiliser ses propres ressources, à trouver des moyens pour participer à la thérapie de la patiente.

La thérapie vise ensuite un retour progressif du contrôle de l’alimentation par l’adolescente elle-même.

L’approche psychocorporelle

La médiation corporelle va permettre à la patiente de se réapproprier son corps petit à petit. Ce corps qu’elle maltraite, qu’elle veut sans forme, qu’elle veut maîtriser à tout prix. Souvent la patiente ne sait plus comment bouger son corps, il faut l’aider à « re-habiter » son corps.

Les nouvelles approches

  • La remédiation cognitive
  • La psychologie positive
  • La pleine conscience (mindfulness)
  • L’approche centrée sur l’acceptation et l’engagement
  • L’utilisation de la réalité virtuelle pour faire travailler des patientes sur l’image de leur corps…

La rechute

Les troubles du comportement alimentaire s’accompagnent souvent de rechutes. Même si elles sont décourageantes pour la patiente, sa famille, son thérapeute, elles sont le signe d’un renforcement du symptôme. Le soignant doit alors être très présent, relancer des objectifs tout en essayant d’aider la patiente et sa famille à comprendre ces épisodes de rechute.

Les phases de reprise pondérale sont parfois difficiles à accepter par la patiente anorexique. Il est important que le soignant rassure, propose des solutions pour éviter les dérapages boulimiques.

La boulimie et l’hyperphagie boulimique

La majorité des patientes souffrant de boulimie nerveuse sera le plus souvent traitée en ambulatoire mais parfois il faut y adjoindre un séjour de rupture non médicalisé ou médicalisé ou psychiatrique.

Les indications d’hospitalisation pour les patientes boulimiques sont différentes que pour celles de l’anorexie, de même que la durée du séjour qui sera a priori brève. Les hospitalisations seront proposées pour :

  • des suspicions de complications digestives
  • des risques suicidaires
  • des décompensations boulimiques (accès incessants, exaspération familiale, nécessité d’un sevrage…)…

Comme pour l’anorexie, la prise en charge sera multidisciplinaire. Les thérapies cognitivo-comportementales sont efficaces.

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