Selon Robert Molimard, médecin-tabacologue « Le fumeur est coincé entre deux peurs : la peur des risques qu’il court en restant accroché à sa cigarette, et le risque mortel qu’il croit encourir s’il l’abandonne, comme s’il devait sauter dans le vide du dernier étage d’un gratte-ciel en flammes. »  « La peur d’arrêter de fumer est tellement puissante qu’un non-fumeur ne peut pas comprendre ce que le fumeur ressent à cette idée.  Cela vient du mécanisme même de l’addiction. »   Depuis le début de votre vie de fumeur, et surtout très rapidement, votre cerveau « robot » (celui qui gère tous les automatismes de l’organisme, pour sa survie) a appris à associer la réponse « je fume une cigarette » avec toutes les situations, toutes les émotions (négatives et positives).  La cigarette est devenue très efficace face à vos chagrins, votre stress, vos peurs, votre solitude, mais elle a également accompagné vos plus grandes joies, vos échanges amicaux et les discussions les plus passionnantes, sans oublier les fêtes !  Le cerveau a donc « appris » que fumer une cigarette est particulièrement utile, dans l’instant (grâce au shoot de nicotine apporté par la fumée). Comme dans toutes les addictions, le cerveau ne retient que les effets à court terme, jamais les effets qui surviennent plus tard. C’est valable également pour la cigarette. Cela n’a rien à voir avec la volonté.  Si Robert Molimard parle de « défume« , c’est bien parce que, derrière la décision d’arrêter de fumer, vous commencez un nouvel apprentissage, grâce au soutien de votre cerveau affectif.  Ce cerveau est celui du cœur, celui qui a un désir, qui construit jour après jour VOTRE chemin vers la liberté.   La défume est « un travail actif sur soi« , un « apprentissage« . Cet apprentissage, c’est par exemple celui d’aller chercher l’aide d’un tabacologue, de bien s’entourer, de prendre soin de soi, d’anticiper les cravings, d’apprendre à dire non (et pas qu’aux cigarettes), de prendre suffisamment de substituts.  C’est celui d’être fier de soi, et de prendre son temps.   La peur d’arrêter de fumer ne vous empêchera pas d’apprendre à défumer.